Prostituée

L’habit ne fait pas le moine, dit-on. Mais il aide tout au moins à le différencier. Autrement dit, à travers l’habillement, l’on peut déjà reconnaître les origines et l’éducation d’un Homme. À l’Université d’Abomey-Calavi, le constat en matière d’habillement, notamment des jeunes étudiantes est désolant. Plus besoin d’aller en boîte de nuit ou autres lieux de dévergondage avant de suivre le défilé des femmes avec fesses, cuisses, seins à découvert.

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Des poitrines à découvert, des mini-jupes, de petites culottes laissant deviner les silhouettes ou entrevoir certaines parties intimes du corps des femmes, à savoir perles, ventre, nombril, slips ou cuisses. C’est le constat fait par une équipe de reportage de DBMEDIAS à l’Université d’Abomey-Calavi. Et pourtant, la dépravation des mœurs à travers l’habillement des femmes est un phénomène décrié depuis des lustres dans ce haut lieu du savoir du Bénin. Les raisons d’une telle pratique à l’Université d’Abomey-Calavi sont multiples. Rodrigue Ayayevo, ayant fait ses études par le passé à l’Uac, estime que la persistance du phénomène réside dans la légèreté et la tolérance que font les membres de l’administration universitaire envers un tel comportement vestimentaire. « … Le mimétisme, le suivisme, le tout soutenu par l’ignorance sont également les causes liées à la vulgarité de l’habillement des étudiantes », poursuit-il.

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En s’habillant de manière indécente, les étudiants de l’Uac indisposent leurs camarades d’amphis, les professeurs et autres usagers du campus. C’est ce que confie l’étudiant Rodrigue Hounkpatin avec un air assez pensif « Moi particulièrement, cela m’indispose. Leurs comportements incitent les étudiants à la débauche puisque cela leur donne toute sorte d’idées. Il arrive que des professeurs commencent par saliver en voyant des étudiantes dénudées ». Elles sont nombreuses ces apprenantes rencontrées sur ce lieu du savoir, pensant que leurs comportements vestimentaires reflètent la mode du 21e siècle. « J’essaie d’être sexy parce que c’est la mode aujourd’hui, c’est ce style que tout le monde adopte pour être dans le coup, donc moi aussi, je dois me mettre au pas. Qui va se négliger ? » déclare Judith, étudiante en deuxième année de droit à l’Uac. « Le goût est relatif. Chacun y va selon son gré » ajoute Imelda, en année de licence en Géographie. Pour Christelle VODOUNON, la situation est mauvaise et mérite d’être corrigée. Elle affirme : « c’est une mauvaise chose. Le corps de la femme est sacré et notre liberté s’arrête là où commence celle des autres. »

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Une loi en vigueur sur l’habillement au Bénin ?

 

En République du Bénin, aucune loi ne réglemente l’habillement du citoyen, même s’il faut noter l’existence de la Police des mœurs. C’est ce que dit le juriste Alex AGBO, qui fait aussi un mauvais constat relatif à la tenue vestimentaire des étudiantes de l’Université d’Abomey-Calavi. « Aucune loi jusqu’à l’heure n’interdit ou n’autorise tels ou tels autres vêtements au Bénin. Chacun institue sa tenue vestimentaire. Et c’est la même chose que nous constatons sur le campus. Il s’agit d’une situation assez dégradante et déshonorante pour la culture africaine en général et celle du Bénin en particulier », poursuit le Juriste Alex AGBO, pour qui la non-réglementation du phénomène d’habillement estudiantin est un moyen de dépravation des mœurs avec pour conséquence le harcèlement sexuel en milieu universitaire.

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L’administration de l’Université d’Abomey-Calavi ne s’intéresse visiblement pas à la dépravation des mœurs à travers l’habillement des étudiantes, mais il faut notifier qu’en 2016, une lutte contre le phénomène a été menée sur le campus par l’ensemble des différentes associations estudiantines. « Étudiante, il est formellement interdit de porter à l’UAC des collants, des mini-jupes, des mini-robes, mini jeans et autres tenues indécents et reprochables. Non à la dépravation des mœurs ! Non à l’acculturation ! Non à l’aveugle mimétisme occidental ! Vive notre haut lieu de savoir et d’éducation ! ». C’est en substance le contenu de la circulaire signé par la Fédération Nationale des Étudiants du Bénin (FNEB), l’Union Nationale des Étudiants du Bénin (UNEB) et l’Union Nationale des Scolaires. Plusieurs séances de sensibilisation ont été menées dans le temps, mais malheureusement, cette lutte n’a durée que le temps d’un feu de paille.

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Le regard du sociologue sur le phénomène de l’habillement estudiantin

 

Selon Dr Achille SODEGLA, sociologue de développement à l’Université d’Abomey-Calavi, la société actuelle est en perpétuelle transition. Et donc l’habillement estudiantin observé de nos jours est une situation normale au Bénin. « La société en général et les étudiantes en particulier n’ont plus de repères. Ils ne savent plus qui imiter sous nos cieux puisqu’ils sont extravertis et c’est d’ailleurs la cause du phénomène », explique le sociologue qui pense que ces comportements, observés à l’UAC, sont, en effet, dus à l’évolution de la technologie, l’appartenance des étudiantes aux groupes qui aiment s’habiller de manière indécente. Par ailleurs, Dr Achille SODEGLA souhaite que des solutions urgentes soient prises afin d’éviter le pire. Le sociologue met l’accent sur le rôle fondamental que doivent jouer les géniteurs et l’État béninois en vue d’endiguer le phénomène.

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