Le port des perles à la hanche des femmes est ancré dans les civilisations des peuples africains. Pendant que certains considèrent cet objet comme un accessoire de plus dans la marmaille des astuces de la beauté et des habitudes vestimentaires de la femme, d’autres lui confèrent des pouvoirs mystiques ou des nids de microbes responsables des infections chez la femme. Qu’est-ce qui explique ce goût prononcé chez certaines personnes en matière du port de perle à la taille de la femme ? Et pourquoi d’autres pensent que les temps sont désormais révolus, évoquant une pratique africaine qui date des millénaires ? Éléments de réponse dans cet article de DBMEDIAS.
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Appelés ‘’Djè ou bébédjè’’ en fon par les Béninois, ‘’Djonou’’ en mina par les Togolais, ‘’bin-bin’’ en wolof au Sénégal, les africains accordent une place à l’usage des perles à la hanche pour valoriser la femme. « En réalité, les perles font partie intégrante de la beauté féminine africaine. D’abord, elle dessine bien ses rondeurs et lui donne une silhouette avantageuse. Comme bijou à la hanche, les perles révèlent la beauté de sa partie intime. Cela confirme la féminité et la sensualité de la femme », raconte Anita Badou, agent d’une structure de Micro-Crédit à Cotonou. « Moi j’aime bien porter les perles. Cela fait partie de nos cultures et cela dessine bien les rondeurs » a laissé entendre Gloria Hounton, secrétaire de direction. Porter des perles à la hanche est un geste naturel pour dame Florence. « Elles me rendent sexy et je me sens fière. Mon homme m’apprécie pour cela. Quand nous passons à l’acte sexuel, il aime bien jouer avec mes perles », a confié cette femme au foyer, le sourire aux lèvres. Au-delà de la valeur culturelle, certaines personnes donnent même un sens spirituel et de nombreuses vertus à cette pratique. C’est le cas de Donatienne Dossou pour qui, « Les perles sont porteuses de chance. La femme qui porte les perles est protégé contre les envoutements ».
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Judith Binazon trouve quant à elle des inconvénients au port de perles à la taille des femmes. Cette commerçante au marché Dantokpa à Cotonou dit ne plus porter les perles, qui selon elle, pourrait être le nid des microbes pouvant favoriser des infections chez la femme. « J’en ai porté à un moment donné, mais j’ai constaté que mon conjoint n’était pas trop fan de cela, raison pour laquelle, j’ai abandonné. De plus, quand on porte certains vêtements, les perles laisse non seulement des traces, mais constitue aussi un réservoir de microbe » ajoute-t-elle. Abondant dans le même sens que Judith, Faouziath, esthéticienne de formation, n’est pas une férue de perle à la taille. « C’est rarement que je mets les perles à la taille. La toute dernière fois que je les ai portées, je me rappelle que j’ai eu de sérieux problèmes avec mes poils du pubis. Même si je ne les apprécie pas trop à la taille, je les aime quand même comme boucle d’oreille ou collier. Je suis une africaine et les perles font partie de notre culture », confie-t-elle.
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Avis de spécialistes
Considérées comme un véritable atout de séduction, la pratique du port des perles à la taille qui vise à charmer l’être aimé est une coutume qui se transmet de génération en génération, selon Achille Sodegla, Docteur en sociologie à l’Université d’Abomey- Calavi. Le sociologue confirme que beaucoup d’hommes sont attirés par ces parures, raison pour laquelle certaines femmes n’hésitent pas à en mettre plein à la vue à leur conjoint, d’autant plus qu’elles en font une collection qu’elles changent à tout moment. « De nombreuses femmes d’origine africaine portent des perles de hanches pour communiquer, s’embellir et plaire à leur partenaire. C’est un outil de communication de très grande valeur. Ça séduit lorsque la femme est habituée à cela » renseigne cet enseignent chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi.
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En dehors de l’attirance qu’elles provoquent chez l’être aimé, Charlotte Gnimandi, une sexagénaire, résident à Abomey dans le département du Zou, évoque d’autres fonctions que jouent les perles à la hanche. « Les perles de hanches servaient, à retenir les pagnes pour cacher l’intimité de la femme africaine qui ne portait pas de lingerie moderne comme les sous-vêtements qu’on trouve de nos jours. De plus, quand elles sont portées par les filles dès l’enfance et même par des bébés garçons, cela permet aux parents de suivre la croissance de l’enfant, donc de contrôler, par exemple, la prise de poids. Si l’enfant perd du poids, les perles de hanches vont descendre. Si l’enfant prend du poids, les perles de hanches vont devenir très serrées » explique mémé Charlotte qui grâce à sa canne nous a amené à découvrir ces parures que commercialise l’une de ses progénitures. À en croire le sociologue Achille Sodegla, les perles peuvent aussi avoir une valeur spirituelle. « Les perles constituent l’élément porteur de toute cette valeur spirituelle du sexe de la femme. Elles ont une valeur symbolique. Sur le plan spirituel, c’est une forme de protection dont la femme bénéficie de ces ancêtres » indique l’enseignant chercheur pour qui ces objets de séduction constituent aussi des éléments de fidélisation au sein du couple. « Si tu es homme ou femme infidèles, les perles te brûle » a-t-il conclu.
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