Un prêtre de l’Église catholique romaine qui renvoie lors d’une messe de mariage un photographe en style dreadlocks. La scène s’est déroulée un 10 mars 2022 à l’église Notre Dame de Cotonou. Le père célébrant estimant que le chasseur d’images, de par ses allers-retours perturbait la célébration, l’a congédié. Frustré, le photographe raconte sa mésaventure sur les réseaux et dès lors, cette affaire est devenue virale, faisant couler beaucoup d’encre et de salive. Chacun des internautes y va selon sa compréhension des faits, avec parfois tous les amalgames possibles. Retour sur un fait banal, qui en réalité ne devrait pas faire perdre la raison aux uns et aux autres.

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Ayant été victime d’une maladresse d’un prêtre qui, dans la foulée, l’a empêché d’exercer sa profession, le temps d’un mariage, un photographe n’a eu autre choix que de raconter sa mésaventure sur les réseaux sociaux. En effet, plus de deux semaines après cet incident, l’homme frustré prend la résolution de partager son amertume avec le monde, à travers internet. J’attends vos commentaires, a-t-il écrit à la fin de sa publication sur les réseaux sociaux. Et l’on comprend par là que, ce chasseur d’images, qui s’est senti touché dans son amour-propre, a voulu s’attirer la sympathie des internautes. La stratégie utilisée semble, de toute évidence, rendre le coup à ce prêtre en attirant la foudre du monde virtuel sur ce dernier et par ricochet sur cette obédience religieuse qui est la sienne. Eh bien l’on pourra dire que la mission a été accomplie, vue le tollé suscité par la publication du photographe.

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Il est aisé de comprendre qu’il s’agit d’un règlement de comptes, tant, les mots choisis par le chasseur d’images étaient visiblement acerbes. « Je ne pourrai jamais l’oublier, car si on m’avait raconté ça d’une autre personne, je dirai non, c’est impossible. Chaque personne a sa manière de voir et de transcrire les histoires, mais Dieu nous dit de pardonner les fautes des autres, je ne pense pas que ce prêtre pourrait recevoir mon pardon personnel. » a-t-il publié. Il s’est senti frustré au point où il ne se voit pas encore prêt de pardonner. Et pourquoi toute cette haine ? « Pour dire vrai, il m’a empêché de faire mon boulot en me disant, je ne suis pas le bienvenu dans la maison du créateur à cause de mes cheveux, ça m’a vraiment touché et je lui ai posé une question… Je suis donc le diable ? » peut-on lire à travers le post du photographe. Mais selon le curé de la paroisse interviewé par la Croix Africa, le photographe n’aurait pas respecté les exigences internes de l’église adaptées à ce type de célébration. « Les futurs mariés de ce jour auraient sollicité un photographe qui s’est fait accompagner de quelqu’un que nous ne connaissons pas personnellement. Vu son look, nous avons signifié aux futurs mariés que son invité ne pourrait déambuler dans l’église », a-t-il déclaré.

 

 

En effet, les mouvements intempestifs du reporter en activité auraient poussé l’homme de Dieu à lui demandé de s’asseoir, lui aussi, pour écouter la parole de Dieu. Selon le curé, le photographe, avec son look, serait resté tranquillement assis, que sa présence n’aurait pas dérangé. « C’est le Christ, l’unique centre d’attention de toute liturgie catholique et les fidèles rassemblés ont besoin d’un certain cadre pour se recueillir et vivre la liturgie. Il est de la responsabilité du curé de le leur garantir », a indiqué le prêtre. En réalité, il faut avoir le courage de dire que le curé est allé trop loin, en empêchant le photographe de faire son job. Cela aurait été un autre prêtre que l’événement ne se serait pas produit de la même manière. Mais dans le même temps, il est bienséant de relever que c’est l’une des normes de cette église de rappeler à l’ordre des personnes qui tentent de ne pas considérer le temple de Dieu comme étant sacré. Et ils sont en réalité nombreux ses photographes sans dreadlocks qui ont également subi le même sort, juste parce qu’ils étaient trop mobiles.

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Nuance à faire entre Dieu et les hommes de Dieu

Dans les propos du photographe, l’on comprend que ce dernier a mis l’homme de Dieu à un niveau très élevé, oubliant que le prête aussi est un humain comme lui, et qu’il est capable de commettre des erreurs ou de pécher. « Ne nous enseigne-t-on de ne pas juger son prochain ? Mes cheveux m’empêchent-ils de servir notre seigneur ? Que recherche l’Église catholique ? Notre cœur aimant et se battant au quotidien pour servir et se rapprocher de Dieu ou notre apparence physique qui ne convient pas à eux leur personne ? ». Voilà l’un des morceaux choisis de l’homme frustré qui démontre qu’il y a un mélange entre la perception que l’on peut avoir de Dieu et des hommes qui se réclament être proches de Dieu. Ce mélange a été observé à travers bon nombre de commentaires venant du côté des internautes, comme quoi, comment un prêtre, peut-il agir ainsi, traitant l’Église catholique de tous les noms.

 

En effet, des ‘’esprits non éveillés’’ oublient que l’Église catholique, à l’image de toutes les autres confessions religieuses, est composée des hommes qui tentent d’être à l’image de Dieu. S’ils sont des humains, alors ils sont capables aussi de commettre des erreurs. Et comme le dirait l’autre, chaque être humain, a le devoir de renforcer son niveau de spiritualité en étant capable d’échanger avec son créateur sans forcément passer par un intermédiaire, fut-il prêtre ou pasteur, car ces derniers sont aussi comme nous autres. La preuve, il est très courant de rencontrer des hommes de Dieu qui demandent aux fidèles de prier pour eux afin qu’ils accomplissent comme cela se doit leur sacerdoce. Attention donc aux esprits faibles qui renoncent à leur foi parce qu’un homme de Dieu commet des impairs ou autres actes indignes.

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Lénine (Homme politique Russe) appartenait à la noblesse. Dans sa jeunesse, il croyait en Dieu et pratiquait la religion orthodoxe. À l’âge de 16 ans, comme tout adolescent, il connut des nouveaux intérêts. Il était moins zélé à l’église qu’auparavant. Son père consulta un prêtre à ce sujet. Le jeune Vladimir Lénine entendit la discussion entre son père et le prêtre, qui n’avait qu’un conseil à donner. « Frappez et frappez-le encore ». Indigné, Lénine arracha de son cou la croix qu’il avait portée jusque-là. Il en avait fini avec la religion et, par ricochet, ne croyait dès lors plus en existence d’un Dieu. Ses préjugés devinrent si forts que, plus tard, il écrivait à Maxime Gorki : « Des milliers de maladies et de catastrophes naturelles sont préférables à la notion de Dieu ». Aucun homme raisonnable n’admettrait que le cancer vaille mieux que Dieu. Cependant, c’est là ce que dit Lénine, révélant ainsi, non pas ce qu’est Dieu, mais ce qu’il est lui : un homme dévié qui ne pense pas objectivement. Représentons-nous que le père de Lénine eût affaire à un autre genre de prêtre, qui lui eût conseillé la patience et la compréhension pour les problèmes de l’adolescence. Lénine n’aurait pas arraché sa croix. À seize ans, manquant de maturité, il décide du plus grand problème de la pensée : l’existence de Dieu.  Tout cela sur la base d’une parole stupide proférée par un prêtre et entendue par lui. Psychologiquement, cela se comprend puisque c’est ainsi que se forme les complexes d’aversion. Mais intellectuellement, cela ne justifie pas. Voilà un exemple qui devrait édifier plus d’un.

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Urgence de lutter pour l’insertion sociale des rastas et autres personnes férues des dreadlocks

 

L’incident entre le curé de la paroisse Notre Dame de Cotonou et le photographe rasta montre combien la société béninoise a besoin de s’ouvrir au monde.  Des personnes ont comparé des pays au Bénin en démontrant avec photos à l’appui que des prêtes rastas catholiques sont ordonnés et célèbrent des messes. Ce qu’ils oublient, c’est que chaque pays a ses réalités et comparaison n’est pas raison. Nous sommes dans une société où les rastas ont été mal vus depuis des temps immémoriaux. Il faut reconnaître qu’ils sont de plus en plus acceptés contrairement à ce qui est observé, il y a encore quelques années en arrière. Rester statique, à faire des comparaisons sans passer à l’action, ne peut résoudre en rien le problème. Et c’est déjà heureux qu’à la suite du tollé créé par cette affaire, l’influenceur Kmal Radji ait invité tous les rastas à se mettre en ordre de bataille pour se rendre dimanche dernier à l’église Notre Dame pour le culte.

 

 

« Forte mobilisation de tous ceux qui ont des cheveux désignés diaboliques notre nombre sera notre capacité à dire non ! Car bien évidemment, Dieu et les apôtres n’accepteront aucune discrimination, d’aucune institution qui refuse l’ouverture d’esprit sociale, culturelle, économique et politique, d’une jeunesse ! » a-t-il lancé sur sa page Facebook. « Nous pourrions éduquer, par quelques façons, en expliquant l’origine et l’histoire des dreadlocks, de la chevelure portée par des africains, bien avant les nouveaux africains devenus si catholiques » renseigne le post de Kmal. Encore faut-il le rappeler, l’Église catholique n’est pas fermée. Des concessions sont faites autant que possible par la curie romaine en vue de permettre aux fidèles de vivre convenablement leur foi.

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