L’Afrique est secouée par une série croissante de coups d’État qui semblent s’installer comme un élément troublant de la scène politique du continent. Le dernier en date, celui au Niger où le président Mohamed Bazoum a été renversé par le général Tiani, s’ajoute à une liste déjà alarmante comprenant le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Soudan. Cette succession d’événements suscite de nombreuses interrogations et invite à une analyse approfondie pour comprendre si ces coups d’État relèvent du luxe pour les acteurs militaires ou d’une révolution contre l’influence étrangère, en particulier celle de la France. Le sentiment anti-français, profondément ancré dans l’histoire coloniale, ne cesse de prendre de l’ampleur sur le continent africain. Alors que la France voit sa présence déclinante, d’autres acteurs internationaux, tels que la Russie, cherchent à occuper le vide laissé par l’ancienne puissance coloniale. Ce changement de garde soulève la question de savoir si l’Afrique cherche à se libérer de l’influence étrangère et si le salut du continent viendra réellement de l’homme blanc, quel qu’il soit. La montée en puissance de la Russie dans la région, symbolisée par les citoyens africains brandissant le drapeau russe après les coups d’État, témoigne d’une dynamique géopolitique en pleine mutation. Toutefois, cette tendance ne doit pas faire oublier les aspects complexes et parfois sombres des coups d’État, qui peuvent entraîner des perturbations politiques, économiques et sociales considérables.
Les défis de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)
Dans ce contexte, la CEDEAO, bien que confrontée à des défis majeurs, continue de jouer un rôle crucial pour tenter de restaurer la stabilité dans la région. Sa décision d’intervenir au Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel soulève néanmoins des questions quant à l’efficacité de telles actions dans un environnement où les intérêts nationaux et régionaux peuvent entrer en conflit. La récurrence des coups d’État en Afrique, loin d’être un simple phénomène isolé, révèle une toile de fond complexe mêlant luttes internes pour le pouvoir, désir de souveraineté et évolution des relations internationales. Alors que certains y voient une possible révolution contre l’ingérence étrangère, d’autres considèrent que ces événements soulignent les défis profonds auxquels le continent fait face dans sa quête de stabilité et de prospérité. Alors que l’Afrique est déjà mal partie, il faut que les dirigeants du continent se posent les bonnes questions. Pour un avenir plus stable et harmonieux en Afrique, il faut que les gouvernements, les institutions régionales et les acteurs internationaux collaborent pour aborder les causes profondes de ces événements et créer les conditions propices au développement durable et à la paix.


Luc Roland Dansou

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