La fin de chaque année est hautement célébrée au Bénin comme dans plusieurs pays du monde. Le constat selon bon nombre de citoyens béninois à l’orée de cette nouvelle année 2022, c’est la flambée des prix de produits de première nécessité qui bat son plein. Une situation qui est vécue de manière dramatique comparativement aux années précédentes, vu la persistance de la morosité économique. Quelles peuvent être les raisons liées à cette situation qui fait grincer les dents des uns et des autres ? Élément de réponse dans ce reportage de DB MÉDIAS.
Boutique de vente de jouets ou encore de produits divers. Ce sont entre autres points de vente sillonnés par l’équipe de DB MÉDIAS dans la ville d’Abomey Calavi en cette période de fête de fin d’année. Au quartier Tankpè, la beauté des produits alimentaires soigneusement arrangées sur les étalages par des bonnes dames n’est visiblement pas assez suffisante pour attirer des clients. Par ailleurs, ce sont les stands de ventes de jouets exposés un peu partout dans les ruelles de cette ville qui frappent à l’œil. Assises devant leurs étalages, la main au manteau ces vendeurs attendent sans doute avec impatience les acheteurs. Quand bien même c’est la veille de noël, certains stands de ventes n’ont pas connu une grande affluence. En témoigne les confidences de ces quelques vendeurs au micro de DB MÉDIAS. « Nous sommes devenus Minlomè Clément ces dernières années. Notre avenir est dans les mains des gouvernants et des acheteurs. » a ironisé dame Chimène, une commerçante rencontrée au marché Womè, avant de faire constater, et cette fois avec un air sérieux que c’est la cherté des produits qui fait que l’engouement n’est plus le même. « Vous-même regardez, on a comme impression qu’il n’y a pas fête. Et c’est ainsi bien avant les fêtes. Tout est cher » a-t-elle déploré.
Tout comme elle, plusieurs autres revendeuses rencontrées non loin de la buvette Parana de Tankpè, ont fait part de leurs chagrins. C’est le cas de Ruth Ahounou, vendeuse de jouets. Selon elle, la mévente ne date pas d’aujourd’hui. « C’est triste ! Nous sommes dépassés. Ces dernières années, c’est la mévente totale à l’orée de chaque fête. Les jouets que vous voyez, datent d’au moins trois ans. Et pour la beauté de la chose, j’ai dû acheter de nouveaux pour attirer les clients. Passez encore l’année prochaine et vous verrez encore ces mêmes articles » a-t-elle confié.
Mévente et cherté, les raisons
Des commerçantes estiment que ce n’est pas la volonté d’acheter qui manque aux clients, mais ces derniers sont financièrement limités et donc, impossible pour eux de franchir le pas. Parmi les boutiques de ventes sillonnées, par notre équipe, des vendeurs ont reconnu l’effort de certains acheteurs. « Moi je ne peux pas mentir sur le compte de certains de mes clients qui font quand même l’effort d’acheter chez moi malgré tout. Il est vrai, l’affluence a beaucoup baissé cette année » a déclaré l’une d’elles. Le défaut de moyens financiers dans le rang des acheteurs a été soulevé à plusieurs reprises par beaucoup de personnes. Une déclaration confirmée par un acheteur aperçu par notre équipe de reportage. L’homme est venu se procurer de jouets pour ses enfants dans un point de vente au carrefour Tankpè. « Le temps est trop dur cette année. C’est aujourd’hui que je veux, avec mes maigres moyens, acheter un peu de jouets pour mes trois enfants. » a confié Mr Romain, un père de famille âgé de 35 ans. Tout comme lui, une dame ayant requis l’anonymat, a laissé entendre que c’est la hausse des prix qui a créé la mévente. « Mettez-vous aussi un peu à la place des acheteurs. Comment voulez qu’on sorte pour acheter, quand on est limité financièrement ? En plus de ça, les prix ne font qu’augmenter » a-t-elle déplorée, en se précipitant de prendre congé de nous.