Le constat reste le même à Cotonou, capitale économique du Bénin. Interrogé sur l’esplanade du stade GMK, Firmin Gbèdji, conducteur de Zem, a salué la dernière décision prise par le ministre d’État chargé de l’économie et des finances. « La dernière décision prise par le gouvernement sur cette manœuvre commence à avoir d’effets, car certains citoyens commencent à se conformer à cette décision, même si ce n’est pas encore général. », a-t-il déclaré. Ailleurs, les avis sont bien divers. À en croire certains riverains de la commune d’Abomey-Calavi, ce phénomène est parfois source de conflits. D’après Yéyé Amedji, commerçant au quartier Ita, commune d’Abomey-Calavi, il est bien normal de refuser les pièces lisses et billets de banque froissés. « Les pièces dont leurs numéros ne s’affichent pas ne doivent être acceptées. Il faut que les autorités créent des agences dans les localités afin que nous puissions les changer », a-t-il ajouté pour finir. Cette méfiance ne se justifie pourtant pas, si l’on s’en tient aux assurances données par le gouvernement béninois et la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) quant à la validité de ces pièces. « A la BCEAO, usées ou pas, on accepte toutes les pièces, comme c’est le cas pour les billets déchirés », a renseigné un agent de l’institution bancaire. Pour le Ministre de l’Économie, des Finances et des Programmes de dénationalisation du Bénin, Romuald Wadagni, cette manœuvre qui consiste à rejeter certaines pièces, sous prétexte qu’elles seraient celles des divinités, altérées, lisses ou les billets froissés « entraîne des incidents dans plusieurs localités ». Pour éviter des situations du genre, le gouvernement a annoncé que ces pièces et billets qui sont stigmatisés, ont toujours cours légal et leur rejet peut entraîner des sanctions. Malheureusement, la réalité sur le terrain est tout autre. Il urge donc de multiplier la sensibilisation et de durcir le ton afin d’endiguer cette mauvaise pratique qui mine l’économie béninoise.
Luc Roland Dansou (Stag)