Les produits de première nécessité connaissent une hausse vertigineuse depuis plusieurs semaines au Bénin. Cette situation qui ne fait que durer dans le temps a drastiquement baissé le pouvoir d’achat des populations. Bon nombre de citoyens, n’arrivant plus à joindre les deux bouts, n’ont autre choix que de crier leurs mécontentements. Malgré les mesures de soutien de l’exécutif aux populations à l’issue du Conseil des ministres du 23 mars 2022, la situation reste pour intenable pour le citoyen lambda.
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Plusieurs jours après la régulation du prix des produits de première nécessité par le gouvernement en Conseil des ministres, c’est encore le statu quo dans les marchés de Cotonou et environs. Un tour dans quelques marchés de la capitale économique et le constat laisse encore perplexe. Rien n’a pratiquement changé comme l’a indiqué l’exécutif. Impatients de voir le prix des produits revenir à la normale, les consommateurs se plaignent encore et exigent une descente musclée sur le terrain pour rétablir l’ordre des choses. En effet, au lieu de 18.450 Francs CFA, le sac de riz importé de 50 kg se vend toujours à 19.500 FCFA. Le spaghetti est passé de 300 Fcfa à 450 Fcfa. Quant à l’huile de coton, elle est à 1200 Fcfa au lieu de 1017. Ange Baudelaire, étudiant à Abomey-Calavi, ne sent pas l’effet des mesures sociales. « Pour le moment, ce n’est pas encore réel. Les prix n’ont pas encore diminué. Ce matin encore, j’ai payé à 1200 Fcfa le litre, vraiment, c’est difficile pour nous les étudiants » a-t-il déclaré.
Pour dame Géronime, ménagère à Calavi, la situation actuelle liée à la flambée des prix des produits de grande consommation complique davantage ses conditions de vie. « J’arrivais, il y a quelques semaines, à acheter avec deux mille francs, du poisson ou de la viande et faire de la sauce de tomate qu’on consomme sur deux jours avec mon mari et mes deux enfants. Mais depuis plusieurs jours, on arrive difficilement à manger, et même à recharger le gaz, vraiment, c’est triste » déplore cette mère de famille. Eric Zannou, entrepreneur, pense que la flambée du prix des produits sur le marché n’est pas due aux revendeurs qui selon lui sont obligés de jouer la carte de la prudence et de la prévoyance au risque de tourner à perte. « J’ai dû prendre une pause depuis une semaine parce que le livreur nous proposait 85 000 Fcfa pour la tonne de ciment et nos clients ont refusé. Imaginez que nous ayons accepté ce prix, et aujourd’hui ça diminue à 75 000 Fcfa. Ce serait une perte. C’est un peu difficile de revendre ce ciment à ce prix aujourd’hui si vous l’aviez payé en début de semaine passée par exemple… » explique-t-il en ajoutant que le gouvernement devrait subventionner les entreprises qui s’investissent dans la valorisation de nos produits locaux afin régler le problème à la base. Ils sont nombreux, ces citoyens béninois qui pensent qu’il va falloir que le gouvernement acte son intention visant à augmenter les salaires des fonctionnaires.
Marlène ZOMAHOUN (Stag)