« Avenir égalitaire au Bénin : éveil ou scandale ». C’est le thème principal qui a été au cœur d’une journée scientifique ayant abordé la problématique de l’égalité des sexes. Le débat a eu lieu samedi 07 mai 2022 dans la salle de conférence de la Chaire Unesco des Droits de la Personne Humaine de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). Il s’agit d’une initiative de l’Ong I AM et de l’Association DIGNITATIS qui entre dans le cadre de l’édition 2022 de la journée Internationale des Droits de la Femme, célébrée sous le thème ‘’Égalité des sexes aujourd’hui pour un avenir durable’’.
Placée sous le haut patronage de la Présidente de l’Institut National de la Femme (INF), Claudine PRUDENCIO, la journée scientifique sur l’avenir égalitaire au Bénin a connu la participation de plusieurs experts tant du monde universitaire que du monde de la société civile. Évoquant le contexte d’initiation de la journée scientifique de réflexion, Ariane AHYITÉ-ASSAVÈDO, Présidente de l’ONG I AM, a mis l’accent sur les manques que subissent les filles et les femmes pour s’épanouir convenablement dans la société et véritablement déployer tout leur potentiel. Pour Valérie MITOKPÈ-AGONGLO, Directrice Exécutive de l’Association DIGNITATIS, ladite journée a eu pour vocation d’offrir à des scientifiques de haut vol l’occasion et le cadre pour réfléchir sur la condition de la femme, ses rapports avec l’homme et les impacts d’une collaboration vertueuse et harmonieuse sur la gestion des problèmes découlant du changement climatique.
Des débats riches et enrichissants
La journée scientifique sur l’avenir égalitaire au Bénin a permis aux panélistes de s’accorder sur la nécessité de revoir le modèle éducatif béninois dans tout son ensemble. Faisant le lien entre égalité des sexes et climat, le Professeur Euloge OGOUWALÉ, Directeur de l’Institut du Cadre de Vie dont la communication a été axée sur la thématique ‘’Femme et climat au Bénin’’ explique que le mot complémentarité était plus approprié que celui d’égalité, notamment au niveau de la cellule familiale. L’on retient des explications du spécialiste des questions climatiques qu’il faille impérativement sensibiliser les hommes sur les rôles d’accompagnement et de soutien qu’ils doivent jouer auprès des femmes en vue de les aider à développer une certaine résilience étant donné qu’elles sont les plus grandes contributrices aux budgets des familles. « Nous devons régler le problème en amont en éduquant nos filles et nos garçons, de façon qu’en grandissant, ils puissent développer de nouvelles capacités qui permettent à chacun de faire face aux défis des risques géo-climatiques d’aujourd’hui et de demain. Tout ceci doit passer par l’éducation » a déclaré le professeur Euloge OGOUWALÉ.
Abondant dans le même sens que le professeur Euloge OGOUWALÉ, la Psychopédagogue Dr Débora HOUNKPÈ préconise la revue du modèle éducatif dans tous les domaines : familial, scolaire, professionnel notamment. Pendant que le Professeur Igor Samson GUÈDÈGBÉ, Juriste, Agrégé de droit privé et titulaire de la chaire UNESCO, permettait à l’assistance de revisiter l’arsenal juridique béninois qui d’après ses propos est propice à un changement radical de comportement, le socio-anthropologue, Professeur Charles BABADJIDÉ estime que les normes actuellement en vigueur ont manqué de prendre en compte le volet sociétal et que l’homme, notamment africain et béninois, étant culturel et cultuel, a dans son comportement un noyau dur qui ne pourra être modifié que suivant la théorie de la progressivité.
Pari gagné pour les initiatrices de l’évènement
La journée scientifique ayant abordé la problématique liée à l’égalité des sexes au Bénin s’est achevée avec plusieurs recommandations faites tant dans le rang des participants que celui des panélistes. « Je suis heureuse que des personnes et pas des moindres ont répondu à l’invitation. Nous avons eu beaucoup de contributions qui prouvent que les gens sont intéressés par la problématique. Les interventions sont allées dans le sens de la promotion de l’éducation à la base » a déclaré Valérie MITOKPÈ-AGONGLO, Directrice Exécutive de l’Association DIGNITATIS au terme des travaux. À en croire la Présidente Ariane AHYITÉ-ASSAVÈDO de l’ONG I AM, les différentes recommandations seront reversées à des institutions spécialisées dont notamment l’Institut National de la Femme. Pour rappel, l’ONG I AM intervient sur les questions de famille, genre, développement et volontariat des jeunes tandis que l’Association DIGNITATIS est spécialisée dans les questions de dignité humaine, d’éducation, de formation et de développement intégral.