Les hommages continuent de pleuvoir  à l’endroit de  Janvier Honfo Dénagan. Depuis l’annonce du décès de l’artiste compositeur, chanteur et percussionniste, le lundi 22 novembre 2021, l’émotion ne cesse de prendre de l’ampleur dans le rang de ses compatriotes. Charles Ligan, ancien journaliste et Docteur en linguistique africaine n’est pas resté en marge des  hommages à l’illustre disparue. Lire ses mots.

 

 

 

 

 

« Lorsque le 02 septembre 2021 tu m’as appelé pour les échanges que nous avons eus, tu me disais pourtant que tu es plus que jamais en vie ! Alors, que s’est-il passé ? Oh Seigneur, quel drame ! Seigneur, prends pitié ! Janvier ! Ɖénágán ! Man Jokotos (Jɔkɔtɔs) Gbétɔ́gbǒ ! Réponds ! Silence… Silence… Silence… Que devient le clip pour lequel tu me demandais comment obtenir les images du Bénin révélé ? Qu’as-tu fait enfin du chèque du BUBEDRA pour lequel j’ai été appelé pour te joindre ? Le BUBEDRA a-t-il pu virer les fonds dans les caisses de la structure allemande pour honorer ton savoir-faire artistique ? Ɖénágán ! Que devient le mémoire pour lequel tu m’as sollicité pour aider un jeune compatriote ? Que devient mon projet d’écriture que tu as envoyé à “X” pour réfléchir à la faisabilité avec nous ? À qui tu as laissé tes étudiants, tes élèves, écoliers de l’Allemagne et du Luxembourg » ?

 

 

Bénin:Le promoteur d’un journal et un journaliste déposés en prison

« Ɖénágán ! À qui tu laisses les patients de Aachen ? À qui tu laisses K… À qui tu laisses N., À qui tu laisses B… Je suis sans voix. Car, tu es seul à savoir ce qui est arrivé. Et tu as effectivement laissé la jarre cassée répandre l’eau ?Có !Bɔ gòzɛ́n lɔ́ gbà nugbǒ !Bɔ a jó sìn dó bɔ̀ é kɔ̀n dódó!De là où tu te trouves, puise dans ta philosophie pour atténuer la douleur de ceux qui pleurent. Puise dans ta sagesse atemporelle pour nous soulager. Fais voir ton sourire ni large, ni léger pour raviver les lueurs d’espoir dans nos cœurs. Et le divin te rappela ! Il sait pourquoi. Et toi aussi, sûrement. J’ai l’espoir que tu es aussitôt sorti des ténèbres et des flammes expiatrices. Ce mois de novembre où nous prions pour les âmes du purgatoire est celui que l’Éternel a choisi pour te faire monter auprès de lui. Les sept derniers jours de prière pour ces âmes qui quémandent nos suffrages ne suffiront certainement pas. L’artiste ne meurt jamais. Oui, mais quel coup ! Dieu a donné, Dieu a repris.Que Son Saint Nom soit loué à jamais. _Dénagan janvier HonfoL’artiste de tous les temps L’artiste Dénagan-qui veut dire en langue Gun au moins un enfant survivra-, incarne à travers sa musique, les réalités de son pays natal, la République du Bénin. Par ses paroles et ses mélodies, il renvoie ses mélomanes aux racines profondes de la tradition ancestrale classique de ce que l’Afrique a de plus précieux et d’original. Emoulu dans la tradition gun, il ne cesse de surprendre ses contemporains à travers certaines interrogations comment cet artiste peut-il vivre en Allemagne tout en restant enraciné dans les réalités de la vie quotidienne de sa terre natale qui lui est si chère ? D’où lui viennent ces inspirations chargées de symboles, de sens et de valeurs ? Ses œuvres, nul ne peut l’ignorer, relèvent d’une immensité et d’une originalité incomparables dont le fond et la forme représentent des témoignages vivants auprès des générations actuelles et futures.  Mieux, elles demeurent des monuments ».

 

Bénin:Compte rendu du Conseil des ministres du 24 novembre 2021

« L’artiste donne la preuve d’un équilibre inexplicable entre la vie africaine et la vie d’ailleurs. Il est un générateur de la réalité consciente. Dans sa musique, s’enchaînent le chant, la joie et le rythme authentique qui invitent à la méditation. Doté d’une personnalité à nulle autre pareille, Dénagan est un percussionniste de haut niveau qui maîtrise le sens de la musique dans toutes ses formes traditionnelles, modernes et « tradi-modernes ». Sa musique, profondément ancrée dans le riche patrimoine du passé, est très expressive. Pour avoir vécu et travaillé dès sa prime enfance avec les grands percussionnistes locaux, il est héritier du savoir-faire artistique de ces anciens. Grâce à son niveau et sa notoriété, il s’investit dans l’enracinement culturel par l’écoute, l’observation et les échanges ainsi que les exercices avec les musiciens de tous les continents. Artiste aux multiples facettes, celui qu’on peut appeler AZIZA-le génie de la création-, Dénagan Janvier HONFO est un compositeur, danseur, acteur, musicothérapeute et griot de la culture des « Ayinonvi ». Amoureux de l’art dramatique dès sa tendre enfance- une prédisposition qui renforce ses atouts dans la création et la lecture impartiale de son environnement immédiat-Dénagan se voue corps et âme à l’enracinement de la culture et à la pérennisation de la tradition orale et écrite puisque ses chansons sont écrites. À la fois mélancolique et optimiste dans son style musical, le « tambouriste » se laisse emporter par les vagues de la tradition créative. Il est dès lors difficile d’imaginer comment il compose ses chansons et choisit ses rythmes. Pour les observateurs avertis et les analystes de ses chansons, il chante ce qui sort de son tréfonds à un moment donné ou tout simplement, il vit son art. Par-dessus tout, Janvier Dénagan est un artiste de tous les temps. S’il était un arbre, on dirait qu’il a ses racines trempées dans la tradition, son corps vivant dans le présent et ses branches tendant infiniment vers l’avenir. Par Charles Dossou LIGAN Journaliste, République du Bénin »

 

 

 

« Ɖénágán!Je te rappelle ce texte que j’ai produit il y a quinze (15) ans, septembre 2006, alors que je rentrais à peine de mon stage de presse écrite à Liège. Promesse tenue chez toi à Aix-la-chapelle au cours de nos parades.Ɖénágán!Que tes bonnes œuvrent t’accompagnent. Bon séjour à toi !Que cessent maintenant tes plaintes. Seul Dieu est grand. Janvier Denagan HONFO!Tout Kandévié pleure à Porto-Novo. Le Bénin pleure.L’Afrique pleure-Le monde est en larmes.Ɖénágán !Odɔ́n wɛ̀ xwé »!

Charles Dossou LIGAN.

 

dbmedias
Plus de publications

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *