Ahonagnon Noël Gbaguidi
L’Amphithéâtre Idriss DÉBY ITNO de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), a, le jeudi 23 mars 2023, servi de cadre à la Cérémonie d’hommages et de remise de Mélanges à un Agrégé de Droit Privé et de Sciences Criminelles, Professeur Titulaire des Universités du Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (CAMES) admis à faire valoir ses droits à la Retraite. Cette Cérémonie s’est déroulée sous le haut patronage de la Professeure Éléonore LADÉKAN YAYI, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) accompagnée pour la circonstance, du Professeur Félicien AVLESSI, Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). Ahonagnon Noël GBAGUIDI, l’heureux récipiendaire des Mélanges dont la remise a fait l’objet d’une cérémonie fort simple, mais empreinte d’une grande solennité, est un Prince « Mahi » originaire des Collines crédité d’une humanité sans pareille et d’une brillante carrière d’Enseignant-Chercheur au Bénin et à l’Étranger.

« Ahonagnon », l’autre nom de l’altruisme

Du haut de ses bientôt soixante-huit (68) années d’existence, le « Patriarche » comme ont aimé l’appeler nombre de ses Étudiants devenus aujourd’hui Docteurs ou Agrégés, le natif de Savalou s’est avéré être un humaniste à temps plein ou comme a su bien le souligner Gbèzé, l’un des plus grands artistes de la musique traditionnelle béninoise et la référence en matière de rythme Tchingoumin, « une personne très à l’écoute des autres – une personne dont la vie n’a été que sacrifice pour non seulement l’État béninois, mais aussi pour ses frères et sœurs en humanité ». Toutes ces qualités ont été, dans leur complétude, corroborées par divers témoignages qui ont fait apparaître l’heureux élu d’abord comme un « Grand-Frère » selon le Professeur Komi WOLOU de l’Université de Lomé (Togo) ; comme ensuite « une personne infatigable, très disponible et très disposée à contribuer à l’avancement d’autrui » selon les propos du Professeur Silué NANGA de l’Université Alassane OUATTARA (Côte d’Ivoire) ; par la suite comme « une personne humble et discrète » selon le Professeur Igor Samson GUÈDÈGBÉ de l’Université d’Abomey-Calavi (Bénin) ; comme enfin « un homme de consensus et qui fait consensus » au regard de l’avis du Professeur Joseph DJOGBÉNOU ; mais aussi comme « un Conseiller matrimonial » suivant les termes du Docteur Alphonse da SILVA, Directeur de l’Office du Baccalauréat (DOB). On comprend donc aisément pourquoi le Professeur Dorothée SOSSA s’est plu et complu à parler de « fraternité triomphante » quand il lui a échu d’évoquer sa relation avec celui qu’il appelle son ‘’Frère’’ et de lui rendre ainsi, au nom de la Famille et des savalois, un vibrant hommage.

Noël, l’autre nom de la perfection

Au-delà de l’humain auréolé de qualités extraordinaires rappelées par bien de gens, il y a un Enseignant hors pair et même un Enseignant-Chercheur de rang magistral. Fort d’un Baccalauréat Série A4 obtenu au Niger, d’une Maîtrise en Droit Public obtenu en Côte d’Ivoire, d’un Diplôme d’Études Approfondies (DEA) et de deux (02) Thèses de Doctorat soutenues en Allemagne (1994) et en France (1998), – le Professeur DJOGBÉNOU s’y attardant, parlera d’un « riche parcours académique empreint de diversité sociologique, de diversité géographique, de diversité linguistique, de diversité culturelle, de diversité intellectuelle … » -, l’ancien Directeur de l’École Nationale d’Administration (ENA), de l’École Doctorale des Sciences Juridiques Politiques et Administratives (ED-SPJA) et ancien Titulaire de la Chaire UNESCO a été décrit comme « un pédagogue de haut vol et de très grande facture » par le Professeur Césaire KPÈNONHOUN, Président de Chambre à la Cour Suprême en ceci qu’il savait allier à merveille « bâton et carotte » afin d’obliger ses ouailles à se surpasser toujours en se fixant « des objectifs », le but étant sans aucun doute : « Excelsior Semper Excelsior ». Le Professeur SOSSA ne manquera d’ailleurs pas d’appeler l’attention de l’assistance sur l’importance capitale que revêt cette expression pour le Privatiste avisé allant même jusqu’à révéler que « l’expression lui est très chère » et « qu’il la tient de ses années de Latin au Collège Catholique Père Aupiais de Cotonou ». C’est donc à dessein que le Professeur Mamadou DAOU de l’Université de Bamako (Mali) dira de lui qu’il est « une nécessité pour le droit » tandis que le Professeur Moktar ADAMOU, Doyen de la Faculté de Droit et de Sciences Politiques de l’Université de Parakou (Bénin) saluera la clairvoyance et la perspicacité du Maître incontestable et incontesté en matière de méthodologie juridique à qui il doit les conseils avisés qui lui ont permis de préférer de loin la « maturation » à la « masturbation » intellectuelle.

GBAGUIDI, l’autre nom de la Dame derrière l’érudit

Il aurait été tout de même indécent de ne point faire mention de la béquille qui a pallié merveille les rares et sporadiques handicaps de celui qu’on pourrait bien appeler « le patron et le dépositaire du système éducatif béninois ». Tous et toutes sont unanimes sur ce point, Régina DAGBÉTO GBAGUIDI, l’épouse bien-aimée, a joué un rôle inestimable dans la carrière de son savant et sachant d’époux, lequel rôle a été davantage magnifié par le Professeur KPÈNONHOUN qui l’a chaleureusement remerciée des bons soins et des facilités dont il a bénéficié de la part de son aîné par son obligeante entremise. Il déclarera : « Aucun Frère ne peut accéder au seuil de son Aîné si son épouse n’y consent. Chère Belle-Sœur, merci pour tout. »
Que retenir au final de la sommité ainsi célébrée ? Gisèle DANTINNON, l’une de ses plus proches Collaboratrices et les Auditeurs du Master Recherche « Droit de la Personne Humaine et de la Démocratie » (Promotion 2017-2019) se rappellent très bien cette recommandation à l’allure d’une leçon qui est devenue comme un luminaire sur leur chemin : « Cherchez à aller chaque fois plus haut et toujours plus haut parce que plus, on va haut, moins il y a de concurrents ». À noter que la Cérémonie d’hommages et de remise de Mélanges a été précédée, le mercredi 22 mars 2023, d’un Colloque International qui a réuni d’éminentes personnalités du monde universitaire béninois et ouest-africain autour d’une thématique qui n’est rien d’autre que l’intitulé des Mélanges qui lui ont été offerts : « Autour de la Famille et de la Terre : Perspectives Africaines du Droit ». Par ailleurs, ces occasions ont offert aux Professeurs Marie-Épiphane SOHOUÉNOU et Igor Samson GUÈDÈGBÉ, respectivement Directeur de l’École Nationale d’Administration (ENA) et Titulaire de la Chaire UNESCO des Droits de la Personne Humaine et de la Démocratie (CU-DPHD) de baptiser des bâtiments du nom de l’illustre sommité qui se retire pour une retraite durant laquelle nous l’espérons, il jouira, de longues années encore, d’un repos paisible et mérité à plus d’un titre.
Borissel ASSOGBA
Rédacteur à DB MEDIAS | Plus de publications

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *