Tondeuse

Une jeune femme s’illustre bien dans le domaine de la coiffure pour homme dans la commune d’Adjohoun, située à environ 32 km de Porto-Novo et 62 km  de Cotonou. Naffisath Akponi, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, n’a rien à envier à ses autres collègues apprentis. Elle manie avec aisance la tondeuse et autres instruments servant à révéler la beauté de la gent masculine.

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Elle séduit par son talent en coiffure pour homme. Du haut de ses 22 ans, Nafissath nourrit chaque jour sa passion qui consiste à coiffer des hommes. Petits garçons, jeunes hommes ou encore hommes mariés. La jeune apprentie n’a pas de limite, tant que la confiance entre elle et les clients qui fréquentent l’atelier de son patron s’installe. Accueil chaleureux, doigté et finesse sont entre autres qualités de celle qui épatent plus d’un. « C’est pour la première fois que je me suis fait arracher les barbes par une femme. Je trouve le travail bien fait. J’ai été satisfait, d’abord à commencer par l’accueil » raconte Bienvenu Tossou au micro de DBMEDIAS. À l’image de celui-ci, ils sont nombreux à décerner un satisfecit à la jeune femme qui n’a autre ambition que de perfectionner son art. « J’ai découvert par hasard le coin. C’est l’un de mes amis qui a pris par ici qui m’en a parlé. J’ai testé et j’ai en même temps pris goût » confie le client Didier Ahouandogbo, qui estime que grâce à lui, plusieurs autres amis ont demandé les services de Nafissath.

Une fois, son Brevet d’Etude du premier cycle en poche en 2017, Nafisath Akponi, faute de moyens, a dû s’orienter vers la coiffure pour dame. Mais le sort en a décidé autrement puisqu’aujourd’hui, l’expérimentée en maniement de la tondeuse n’a qu’une seule envie : coiffer les hommes. « Je suis contente de coiffer les hommes et les hommes qui viennent se coiffer sont contents, une fois le service terminé. Il y en a, quand ils viennent et constatent que c’est une femme qui veut les coiffer, ils refusent, mais je trouve des stratégies pour les convaincre et au finish, ils sont contents, et deviennent des clients » informe-t-elle.

 

Un apprentissage passionnant, mais avec des risques

 

Étant une jeune femme qui prend du plaisir à révéler la beauté des hommes, Naffisath, attire la curiosité de plusieurs clients. Parmi ceux-ci, il y en a qui n’hésitent pas à lui conter fleurette ou encore l’inviter à leur domicile pour le même service. Mais la jeune femme a ses stratégies à elle pour sortir des griffes des dons Juans. « Il y a des jeunes et même des hommes mariés qui viennent ici et une fois, le travail terminé, ils demandent mon numéro et si je refuse, ils s’énervent ou se fâchent mais j’essaie toujours de les convaincre, jusqu’à ce qu’ils reviennent un autre jour ». Ainsi se présente le quotidien de la jeune femme souriante, calme qui ne fait qu’amuser la galerie en vue de mettre à l’aise son vis-à-vis. En effet, beaucoup de prétendants s’intéressent à elle, soit pour avoir son numéro de téléphone, soit pour demander un service de coiffure à domicile ou une invitation extra-professionnelle, mais ‘’l’amazone’’ dit ne jamais se laisser distraire.

Des gains à gagner pour le patron des lieux

 

La présence de femmes dans l’équipe d’apprentissage au sein de cet atelier de coiffure est un motif de satisfaction pour le patron des lieux. Le maître coiffeur qui fait de bons chiffres d’affaires ne ménage d’ailleurs aucun effort pour avoir de jeunes femmes coiffeuses. « Le nombre d’apprenties femme que je prends dépasse celui des hommes parce que les femmes font encore bien le travail selon les clients. Il faut dire que les femmes attirent plus de clients, car quand ils viennent une fois, ils ne manquent plus » indique le maître coiffeur Sylvain Allanonto. Après deux ans et demi de formation, Nafissath espère prendre son diplôme dans un futur proche. Ceci à l’image de deux autres jeunes femmes qui ont déjà pris par cet atelier de coiffure pour homme avec leur parchemin en main.

Pour l’heure, celle qui attire la curiosité des uns et des autres est un modèle pour une autre jeune fille qui, elle, vient de démarrer son apprentissage. Elle a nom Léocadie Tchéwaï et souhaite acquérir des notions, non seulement auprès de son patron, mais aussi grâce à l’aide de sa sous-patronne. Le style du maître coiffeur Sylvain, consistant à former des jeunes filles en coiffure pour homme, fait désormais école dans la commune d’Adjohoun. D’après les confidences faites par ce dernier, il n’est plus le seul dans une telle tendance dans cette cité de la Vallée de l’Ouémé.

 

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