Construire des infrastructures routières a toujours été un défi pour les gouvernants. D’ailleurs d’après un dicton populaire, la route du développement passe par le développement de la route. Mais quelle route pour les populations ? La question mérite d’être posée puisque certaines infrastructures routières dans la ville de Cotonou laissent à désirer. Parmi celles-ci, il est loisible de citer le pont de Fifadji qui inquiète plus d’un.
Des alertes sont lancées depuis quelques jours sur les réseaux sociaux pour attirer l’attention des usagers et riverains du pont de Fifadji sur l’état avancé de sa dégradation. « S’il vous plaît, ne prenez pas par le pont de Fifadji. Ça s’affaisse d’un côté. Informez vos connaissances ». C’est l’un des messages abondamment relayé par bon nombre de personnes.
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Un reportage de nos confrères de la télévision nationale mis en ligne, il y a moins d’une semaine montre les difficultés qu’éprouvent les usagers de Fifadji pour accéder au point de jonction de l’ouvrage. Une partie des rampes du pont ne tient visiblement plus et ils sont d’ailleurs nombreux à faire part de leur mécontentement. Certains estiment que l’ouvrage a été bricolé avec des matériaux de construction de mauvaise qualité et qu’il faille le raser afin de construire un autre digne du nom. Mais pour le Chef du 9ème arrondissement de Cotonou interrogé dans le même reportage, le pont n’a aucun problème. « Les défaillances peuvent s’expliquer par un mouvement du sol qui agit sur la rampe. Nous pouvons vous rassurer que le pont ne s’affaisse pas » a expliqué Augustin Houessinon, selon qui la mairie de Cotonou est déjà en discussion avec une structure à qui elle confiera l’entretien permanent du sol jusqu’à la stabilisation de la rampe. En effet, depuis son inauguration en juillet 2015 par Nicéphore Dieudonné Soglo, ancien maire de Cotonou, l’infrastructure routière a été déjà réparée au moins trois (03) fois.
Et pourtant des milliards ont été engloutis dans la construction de l’ouvrage
Le vendredi 3 Juillet 2015. C’est la date à laquelle le pont de Fifadji a été réceptionné par l’ancien maire de la ville de Cotonou, Nicéphore Soglo. L’ouvrage fait partie des dernières œuvres de celui-ci à la tête de la municipalité de Cotonou.
« Le pari était de voir en 16 mois se dresser ce bel ouvrage d’art qui représente aujourd’hui un des joyaux du paysage urbain de notre ville. C’est la preuve de la parole tenue par les entreprises en charge des travaux sur les divers chantiers ouverts dans la ville. Je leur en sais gré. Qu’elles reçoivent mes félicitations et mes sincères remerciements pour le respect des délais inscrits pour la réalisation des travaux » a fièrement déclaré Nicéphore Soglo à l’occasion de son allocution de réception de l’ouvrage.
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Malheureusement, cette infrastructure a montré ses limites en peu de temps. Et pourtant, elle aurait coûté quatre (04) milliards de francs Cfa. Cette infrastructure a été financée par la banque Mondial. Il fait 60 mètres de long avec 12 mètres de large, 2 voies de circulation avec 3,50 mètres pour elles entre elles. L’ouvrage constitue l’un des grands travaux du Projet d’urgence de gestion environnementale en milieu urbain (Pugemu). Les travaux ont été réalisés en maîtrise d’ouvrage délégué sous la conduite de l’Agence de gestion des travaux urbains (Agetur).
Le pont de Fifadji souffre-t-il du non-respect des normes en matière de construction ou d’un manque d’entretien ? La question reste posée. Vivement qu’une solution durable soit trouvée pour le bonheur de la population.
Rudolf Sessinou