Depuis 55 ans, la famille Bongo règne sur le Gabon, suscitant à la fois espoirs et controverses. Alors que de nombreux pays africains ont connu des changements de leadership et des transitions démocratiques, le Gabon est resté figé dans une dynastie politique qui soulève des questions quant à l’avenir de la démocratie dans le pays. Avec Ali Bongo, fils d’Omar Bongo, se portant candidat pour un troisième mandat présidentiel, il est légitime de se demander : à quand la fin de la famille Bongo à la présidence gabonaise ?

Famille Bongo

La longévité de la famille Bongo au pouvoir est en partie attribuable aux stratégies politiques habiles utilisées par Omar Bongo, qui a dirigé le pays pendant plus de 40 ans. Il a su naviguer entre les différentes factions politiques et tribales, consolidant son pouvoir et établissant un réseau de clientélisme qui lui a permis de se maintenir au sommet. Cette stratégie a été poursuivie par son fils, Ali Bongo, qui lui a succédé après sa mort en 2009. Cependant, cette continuité dynastique soulève des préoccupations quant à la démocratie et à la volonté du peuple gabonais. La succession héréditaire du pouvoir laisse peu de place à une compétition politique équitable et à la possibilité pour de nouvelles voix de se faire entendre. Malgré les apparences démocratiques, le système politique gabonais est souvent critiqué pour son manque de transparence et l’absence d’institutions démocratiques solides. La candidature d’Ali Bongo pour un deuxième mandat a également été source de controverse. En 2016, sa réélection a été marquée par des accusations de fraude électorale et des manifestations populaires. Les opposants politiques et les défenseurs des droits de l’homme ont dénoncé des irrégularités dans le processus électoral, remettant en question la légitimité du résultat. Cette répression politique a soulevé des inquiétudes quant au respect des droits de l’homme et à la liberté d’expression au Gabon. En 2023, Ali Bongo, qui est au pouvoir depuis environ 14 ans, a annoncé le dimanche 09 juillet 2023 lors d’un déplacement à Nkok, près de Libreville, la capitale gabonaise, qu’il sera bel et bien candidat à l’élection présidentielle du 26 août prochain, malgré son état de santé dégradé. Il s’agit d’un troisième mandat que l’actuel chef de l’État gabonais souhaite briguer.

Ali Bongo

La question de la fin de la famille Bongo à la présidence gabonaise ne se limite pas seulement à la succession d’Ali Bongo. Il s’agit plutôt d’une remise en question plus profonde du système politique gabonais et de la nécessité d’une transition démocratique. Les Gabonais méritent une chance de choisir leurs dirigeants et de participer activement au processus politique, sans être limités par une dynastie au pouvoir. Pourtant, il y a des signes d’espoir. Les mouvements de la société civile et l’opposition politique au Gabon se sont renforcés ces dernières années, avec des appels de plus en plus forts en faveur de réformes démocratiques et d’une plus grande transparence politique. La jeunesse gabonaise, en particulier, joue un rôle crucial dans la mobilisation et la demande de changement.


Luc Roland Dansou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *