Dans un bras de fer diplomatique tendu le lundi 19 février 2024, le Rwanda a rejeté l’appel des États-Unis demandant le retrait de ses troupes et de ses systèmes de missiles anti-sol-air de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette demande intervient alors que persiste l’accusation selon laquelle l’armée rwandaise opère aux côtés des rebelles du M23 depuis deux ans dans la région.
Le ministère rwandais des Affaires étrangères a vivement contesté la déclaration du Département d’État américain, la qualifiant de « profondément tronquée » et alléguant une contradiction avec les efforts de renforcement de la confiance initiés précédemment. Kigali insiste sur sa légitimité à défendre son territoire, notamment face à un « renforcement militaire spectaculaire » de la RDC à proximité de sa frontière. Défendant une résolution politique de la question du M23 par les Congolais eux-mêmes, le Rwanda rejette toute externalisation forcée du problème sur son territoire. Accusant en retour la RDC de soutenir les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) réfugiés depuis des décennies dans l’est congolais, Kigali souligne que ce soutien relève de la politique de l’État. Les États-Unis, de leur côté, ont fermement condamné le soutien du Rwanda au groupe armé M23, exhortant ce dernier à cesser les hostilités et à se retirer de ses positions actuelles. Les combats entre le M23 et les forces congolaises ont entraîné des pertes tragiques, y compris la mort de deux soldats sud-africains sous la bannière de la SADC. Alors que la tension monte dans la région, la communauté internationale observe avec inquiétude l’escalade du conflit et les conséquences humanitaires désastreuses qui en découlent. Les appels à la désescalade et à une résolution pacifique du conflit se multiplient, mais la situation reste fragile, avec des implications potentiellement dévastatrices pour la paix et la stabilité régionales.
Diane ATEKPO