En République Démocratique du Congo, plus d’une vingtaine de soldats ont été condamnés à la peine de mort. Ils sont poursuivis par la justice militaire du pays pour « fuite devant l’ennemi », « dissipation de munitions de guerre », « violation des consignes » et « vol ». La sentence est tombée le mercredi 03 juillet 2024 au tribunal militaire de garnison de Butembo, situé dans la province du Nord-Kivu, à l’est du Congo. Les mis en cause, au nombre total de 31, dont quatre femmes, épouses de militaires, ont été jugés en procédure de flagrance. Au terme de l’audience, les épouses interpellées ont été relâchées pour absence de preuve, tandis que 25 militaires, dont deux capitaines, ont été condamnés à mort.
Pour le porte-parole militaire du Nord-Kivu, cette lourde condamnation est une bonne sentence puisqu’elle permettra de décourager de potentiels fuyards. « On a l’impression que ce sont des militaires en bas de l’échelle qui sont rendus responsables. Le fait que l’armée n’a pas pu faire face à une menace rebelle, directement, on pense que c’est tout simplement parce que ceux qui étaient sur le terrain n’ont pas été efficaces. Est-ce qu’ils ont toute la responsabilité ? Est-ce que ce ne sont pas plutôt des problèmes structurels liés à l’équipement, à la motivation de ces militaires ? », précise le Groupe d’étude sur le Congo (GEC).
À noter qu’il y a quelques semaines, cinq officiers de l’armée congolaise avaient été condamnés à la même peine pour « lâcheté » et « fuite devant l’ennemi », alors que les rebelles M23 continuent de progresser dans cette partie du Congo.
Blevert AKAKPO