Dans les dernières semaines de chaque année au Bénin, les ménages se préparent d’une manière ou d’une autre pour les fêtes de fin d’année. À quelques jours de la célébration pour l’année 2023-2024, dans un contexte économique difficile, des citoyens s’inquiètent de l’inflation alimentaire et de ses conséquences. À Cotonou, de nombreux parents affirment que les choses peinent à bouger pendant cette période. Pour Odette H., mère de quatre enfants, les préparatifs pour la bonne célébration des fêtes en cette fin d’année s’annoncent très difficiles avec la flambée des prix sur le marché. « Les achats de fin d’année 2023 sont plus qu’un calvaire pour nous, les parents, comparativement à l’année dernière. Nous traversons un moment d’énormes difficultés financières alors que les fêtes approchent à grands pas. Je suis venue cet après-midi au marché Dantokpa acheter des vivres conservables pour Noël, mais les prix sont inabordables. Tout est cher, même dans ce grand marché », a-t-elle confié à DB MÉDIAS.
Même son de cloche entendu au sein de la famille de Jean-Eudes A, employé dans le privé à Tokpa (Jérico). Face à la cherté de la vie qui frappe durement tout le Bénin, il se dit contraint d’adapter son budget quant aux préparatifs de la fête des enfants et celle du Nouvel An. « Aujourd’hui, je me suis rendu dans des boutiques de vivres et de jouets avec ma conjointe pour faire des emplettes en prélude à la célébration de la Nativité du Seigneur Jésus-Christ. Puisqu’il est de mon devoir de préparer le cadeau des enfants et celui de ma belle-famille pour la nouvelle année. Mais malheureusement, les prix des produits nécessaires pour agrémenter les fêtes valent de l’or sur le marché. Ce qui est déplorable et constitue un véritable obstacle pour les différents programmes établis. Toutefois, je compte contracter des prêts pour y arriver », a déclaré ce père polygame.
Quid des vendeurs ?
Comme les clients, les commerçants de leur côté disent être aussi entre le marteau et l’enclume. Du côté des marchands, rien ne bouge pour la vente. C’est lent et difficile. L’affluence suscitée par les préparatifs de l’année précédente est bien loin de celle de l’année 2023, en témoignent les vendeurs. « Les prix des marchandises sont en hausse. Mais cela ne dépend pas de nous. C’est la difficulté financière. On essaie quand même de revoir les prix avec les clients. Pourtant, les clients sont rares. On passe de longues heures d’attente derrière les étalages sans rien vendre », a fait constater Diane W., vendeuse de chaussures à Tokpa Carrefour Lègba. Pour Sylvain G. vendeur de pagnes et bijoux, cette baisse des ventes se constate dans tous les marchés du Bénin. « Depuis quelques années, je n’ai jamais vu une telle situation. Difficilement, j’arrive à réaliser des bénéfices pour rembourser mes dettes, car même les clients se plaignent. Il n’y a pas d’argent dans le pays. Même ceux que l’on pense un peu plus aisés marchandent les produits au même titre que les revendeurs. Vraiment, ça fait pitié, et je vous assure que ce n’est pas seulement au marché Dantôkpa » s’indigne-t-il. À noter que les commerçants sont obligés de circuler dans le marché à la recherche de la clientèle
Dumas G. ATAKOUI