Une jeune fille âgée de 16 ans et sa famille n’ont plus le sommeil tranquille à Zinvié, commune d’Abomey Calavi. La raison fondamentale est que la famille d’un violeur qu’elle a dénoncé et qui se retrouve actuellement en prison leur en veut à mort. En effet, depuis l’arrestation de son violeur, la jeune fille fait objet de railleries, de moqueries, d’injures, d’humiliations, de mépris et de menaces de la part de ses camarades qui étaient des amis du garçon violeur, des bonnes dames vendeuses qui étaient des proches de la famille du violeur et certains des membres de sa famille rapporte Enongandé Hélèna Capo-Chichi de l’ONG FND.
En Juin dernier lors d’une visite effectuée au domicile des parents de la victime élève en classe de 4ème à Zinvié (Abomey-calavi) la jeune fille informait les responsables de l’Ong qu’elle n’a pu valider l’année scolaire parce qu’à un moment donné, elle ne pouvait plus suivre les cours ni étudier à cause des menaces grandissantes. « Le pire, leur village étant restreint, partout où elle passait, à l’école, au marché, au champ, elle était indexée et insultée. Parfois, elle était obligée de s’enfuir pour se cacher dans la brousse quand elle rencontrait un proche de son violeur en chemin. Impossible pour elle de se rendre à l’école un jour sans que personne ne lui rappelle son malheur et le fait que son violeur soit incarcéré par sa faute » raconte la présidente de l’Ong FND. « Ils leur arrivaient de lui promettre qu’ils feront tout leur possible pour qu’à la sortie de son violeur de la prison, qu’elle-même vienne se coucher sur son lit pour lui demander de lui faire l’amour. Ils lui promettaient, qu’au plus un mois après la sortie de son violeur, qu’elle portera son enfant » poursuit Hélèna Capo-Chichi.
Informée de ces différentes menaces et moqueries, les responsables de l’Ong ont dû entrer en contact avec l’Association des parents d’élèves de l’établissement fréquenté par la victime. Ces derniers avec les autorités du collège ont pris des dispositions pour mettre fin à cette discrimination dans le collège indique Enongandé Hélèna Capo-Chichi. Cependant, hors du collège, elle devrait faire face à la réalité.
Profondément abattue, frustrée et apeurée, elle était obligée de manquer les cours parfois. Difficile pour elle d’assimiler les leçons ou de faire des exercices. Disparaitre et se cacher pour ne plus jamais rencontrer ces personnes, étaient son envie qu’elle chérissait.
« Tata Hélèna, s’il te plait, sort moi de ce village si tu veux que je reprenne les classes. Je ne peux plus continuer à vivre dans ce village. Mes parents ont dit n’avoir nulle part où m’envoyer. Toi, ne me laisse pas s’il te plait ! Aide-moi !» Ainsi parlait la victime à la Présidente de l’Ong qui lui a promis d’y réfléchir.