Au cœur de l’incertitude et de la tragédie, une réalité glaçante se dévoile. Plus de 1 300 Tunisiens ont disparu en tentant de migrer irrégulièrement au cours de l’année 2023, révèle le Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux (FTDES). Lors d’une conférence de presse tenue au siège du Syndicat National des Journalistes Tunisiens, Romdhan Ben Omar, président du FTDES, a évoqué ces chiffres alarmants, marquant ainsi la « Journée mondiale de lutte contre le régime de mort aux frontières ».
D’après les statistiques, on dénombre une augmentation de 26% des tentatives de migration par des mineurs en 2023 par rapport à l’année précédente, avec plus de 4 600 mineurs franchissant illégalement les frontières. Les femmes ne sont pas épargnées, leur taux de migration augmentant de 8% par rapport à 2022. Ben Omar a souligné l’urgence d’une politique nationale de migration respectueuse des droits des migrants, mais a regretté le manque de dialogue des autorités sur cette question cruciale. La dernière réunion avec le président tunisien Kais Saied remonte à fin 2022, laissant les familles des disparus dans l’angoisse et le désespoir. Les côtes tunisiennes, à seulement 150 km de l’île italienne de Lampedusa, sont devenues le point de départ de nombreux migrants cherchant refuge en Europe, amplifiant les conséquences des crises économiques et politiques internes ainsi que des conflits armés en Afrique. Face à cette tragédie humaine, les familles des disparus appellent désespérément les autorités à leur fournir des informations sur le sort de leurs proches et à envisager une compensation. En septembre 2023, un rayon d’espoir a émergé avec l’annonce de l’Union Européenne octroyant une aide de 127 millions d’euros à la Tunisie pour réduire l’afflux de migrants irréguliers vers les côtes européennes.
Diane ATEKPO