La crise diplomatique entre la France et le Niger ne serait résolue. À l’occasion d’une interview accordée à la télévision nationale le lundi 12 février 2024, le chef de la transition nigérienne, Abdourahamane Tiani, a abordé plusieurs sujets d’actualité. La question de la souveraineté est une priorité pour les nouveaux dirigeants du Niger, notamment la création de la monnaie unique de l’Alliance des États du Sahel (AES). Pour eux, c’est une étape nécessaire pour se libérer de l’emprise de la colonisation et éclaircir l’histoire afin de mettre fin au pillage des ressources africaines par la France.
« Nous l’avons dit, il faut ouvrir l’armoire de l’histoire récente des États africains, sortir tous les dossiers, les dépoussiérer, les analyser, les évaluer et décider pour l’intérêt de nos peuples », estime Abdourahamane Tiani. Le chef de l’État affirme que la France doit beaucoup à ses anciennes colonies et qu’il est temps qu’elle rende des comptes. « La France nous a spoliés pendant plus de 107 ans, elle doit payer immédiatement les dettes des 65 années de pillages systématiques de nos ressources et nous devrons trouver un calendrier pour nous acquitter des 42 années restantes », a-t-il déclaré. Il ajoute que les États du Sahel « auraient dû sortir de ce qui est devenu la CEDEAO depuis 1990, cependant jusqu’à aujourd’hui, la majorité numérique des membres continuent d’être membres de la communauté ». À noter que les États de l’AES ont déjà sollicité des experts pour entamer la procédure de création de la monnaie unique.
Blevert AKAKPO