À la recherche de la réussite dans sa carrière de football, un ancien joueur professionnel d’origine ivoirienne s’est fait avoir par un marabout en France. Sous l’emprise de ce dernier, Yapi Yapo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été escroqué à hauteur de 200 000 euros, soit environ 130 millions de francs CFA. Une mésaventure que l’ex-footballeur, devenu entraîneur en Suisse aujourd’hui, a décidé de raconter à l’AFP dans le but de sensibiliser les jeunes sportifs à la quête de la facilité. En effet, Yapi Yapo, alors qu’il jouait au FC Nantes à l’âge de 23 ans, a décidé de consulter un marabout à Paris, recommandé par son oncle. « Le marabout consultait la nuit dans son appartement, je faisais souvent le trajet Nantes – Paris… » a-t-il précisé. Ayant grandi en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire, l’ancien joueur savait déjà qu’aller voir un marabout pour consulter faisait partie des habitudes de la communauté. Cette pratique pour lui n’était pas mauvaise si l’on n’avait pas en idée de nuire à autrui. Pendant deux ans de « prestation de services » avec ce marabout, l’international ivoirien n’a fait que dépenser. Le premier diagnostic du présumé escroc a révélé une « malédiction » qui serait une entrave à sa réussite, et la solution proposée était de faire des sacrifices.
Mode opératoire du marabout
Selon les dires de Yapi Yapo, les sacrifices pour conjurer le mauvais sort coûtaient initialement 500 euros, pour finalement atteindre « des sommes colossales ». « Le marabout m’a fait croire que les esprits pour lesquels il travaillait m’aimaient bien et qu’ils voulaient me rendre riche… Cela a été comme un appât », déclare l’ancien joueur de Nantes. Déjà engagé dans cette aventure dans le but d’acquérir la richesse et d’améliorer ses performances, l’ancien joueur ne pouvait plus s’arrêter. « Il a su me mettre dans un engrenage où j’avais perdu toute lucidité… » a-t-il fait savoir. Avec le temps, les exigences financières ont augmenté, le marabout réclamant des montants de plus en plus élevés. « Des sacrifices à 40 000, 50 000, puis 60 000 euros. Et s’il n’y avait plus d’argent, il fallait sacrifier son fils », a-t-il indiqué. Financièrement affaibli et sans aucune satisfaction, Yapi Yapo a finalement mis difficilement fin à cette emprise. « J’ai eu une force en moi qui m’a dit « stop » et je ne suis plus allé le voir » a-t-il ajouté. À titre de rappel, l’affaire Paul Pogba en est la preuve, et plusieurs autres footballeurs ont également témoigné avoir été victimes de ces pratiques en France.
Blevert AKAKPO