Le Bénin continue de faire face à des vulnérabilités économiques profondes, malgré les nombreux efforts des dirigeants. Lors d’une rencontre avec les partisans du mouvement politique « Libéral » dans la partie septentrionale, le politologue Boni Richard Ouorou a expliqué le principal problème du pays, qui selon lui remonte à 1990. À cette époque, au lieu de traiter les causes profondes de la crise économique par des réformes structurelles adaptées, des solutions politiques superficielles ont été privilégiées, ce qui n’a fait qu’aggraver la situation à long terme. D’après le leader du mouvement politique « Libéral », cette erreur stratégique initiale a ancré des dysfonctionnements persistants dans l’économie béninoise.
« En 1990, qu’est-ce qui s’est passé, la cause dont nous subissons les effets aujourd’hui ? Ce qui a fait que nous sommes sortis dans les rues, si certaines personnes ne l’ont pas vécu, moi je l’ai vécu. J’étais au CEG Gbégamey à l’époque. Pourquoi sommes-nous sortis dans les rues, à l’appel des syndicalistes ? C’était parce que le régime avait fait faillite. Il y avait une crise économique, je veux le répéter encore : il y avait une crise économique. Pas une crise politique », explique-t-il. Le politologue met en lumière le manque de réformes économiques robustes et la dépendance excessive aux décisions politiques, qui ont perpétué une fragilité dans la gouvernance économique du pays. Il souligne que l’absence de réponses adéquates à cette crise économique a enraciné une culture de solutions politiques temporaires, sans véritable résolution des problèmes économiques fondamentaux. Aujourd’hui, les répercussions de ces décisions passées continuent de peser lourdement sur le Bénin, rendant les réformes essentielles encore plus complexes à entreprendre.
Diane ATEKPO