Heurts violents entre opposition et forces de l’ordre au Sénégal. Après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko hier, jeudi 1er juin 2023, à 02 ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse, des heurts ont éclaté dans plusieurs villes. Ces affrontements meurtriers ont commencé quelques instants après l’annonce du verdict. Selon le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, le bilan est de neuf (09) morts. « Nous avons constaté avec regret des violences ayant entraîné des destructions sur des biens publics et privés, et malheureusement, neuf décès à Dakar et à Ziguinchor », a-t-il fait savoir dans une déclaration à la télévision nationale.
Sortis dans différents quartiers de Dakar comme Ngor, Ouakam, Yoff, Camberene ou encore la Medina, les manifestants ont incendié des pneus et voitures, procédé aux jets de pierre à l’endroit des policiers qui ont riposté avec de gaz lacrymogènes. Transformée en champ de bataille, l’Université Cheikh Anta Diop a été également le théâtre de violents affrontements. « Il n’y aura pas d’élection au Sénégal si Ousmane Sonko ne fait pas partie des candidats » lançait un manifestant. « Nous allons montrer au président sénégalais que nous ne sommes pas d’accord avec sa justice ! » a scandé un autre visiblement en colère. Nombre de routes ont été bloquées et des bus ont été pris pour cible. Quant aux réseaux sociaux, ils ont été restreints dans la soirée du jeudi pour de nombreux internautes sénégalais. En ce qui concerne la condamnation du leader de Pastef, le chef d’accusation de viols n’a pas été retenu à son encontre. L’opposant est finalement condamné pour « corruption de la jeunesse », ce qui veut dire débaucher ou favoriser la débauche d’une jeune personne de moins de 21 ans.
Luc Roland Dansou