Richard Boni Ouorou
Dans l’arène culturelle béninoise, le festival WE LOVE EYA, initié par Lionel Talon, fils du Président de la République, rassemble chaque année de grands noms de la musique africaine. Pour la énième fois, cet événement s’est tenu à la veille de l’année 2025, à la Place de l’Amazone. Fidèle à sa tradition, il a réuni plusieurs stars africaines qui ont offert des prestations devant des milliers de spectateurs béninois.  Dans ce contexte, le politologue Richard Boni Ouorou a soulevé des questions sur cet événement organisé chaque année par Lionel Talon. Dans une publication sur sa page Facebook, il a salué cette initiative tout en se demandant si un tel événement aurait suscité le même engouement s’il avait été porté par un citoyen lambda.
Une interrogation légitime
« Alors que je me réjouissais des retombées économiques qu’un tel festival pourrait générer pour notre pays, une question cruciale m’est apparue : cet événement aurait-il reçu le même soutien, les mêmes ressources et la même reconnaissance s’il n’avait pas été orchestré par le fils du chef de l’État ? », s’interroge le président du mouvement Le Libéral.  La réussite de ce festival met en évidence, selon lui, les difficultés auxquelles d’autres organisateurs culturels peuvent être confrontés. Il a rappelé un épisode douloureux vécu par son mouvement lorsqu’ils avaient tenté d’organiser un événement culturel destiné au public béninois.
Des pertes financières dues à des obstacles politiques
« Nous, membres du mouvement *Le Libéral*, avons vécu la dure réalité de cette inégalité. Lors de notre tentative d’organiser un événement au Palais des Congrès, malgré nos efforts pour obtenir toutes les autorisations nécessaires, nous avons été confrontés à des obstacles arbitraires », a-t-il déclaré.  Il a révélé que cette initiative avortée leur a coûté plus de 30 millions de francs CFA. « Nous avons perdu environ 34 millions, non pas en raison de notre incompétence, mais parce que notre projet ne s’inscrivait pas dans les bonnes grâces des autorités et peut-être du pouvoir », a-t-il déploré.  Pour Richard Boni Ouorou, cette situation décourage les promoteurs de s’investir davantage dans des activités culturelles. « En tant que citoyens, nous avons souvent l’impression que nos initiatives sont étouffées par des décisions qui ne reposent sur aucune justification valable. Comment espérer construire un avenir prospère pour notre pays lorsque l’accès aux opportunités est déterminé par des liens de pouvoir, et non par le mérite ? » a-t-il souligné, visiblement frustré.
Une proposition d’institutionnalisation
Pour surmonter cette inégalité, le politologue propose d’institutionnaliser le festival WE LOVE EYA afin qu’il devienne un patrimoine national. « Pourquoi ne pas envisager d’institutionnaliser cet événement, de le transformer en un patrimoine national, accessible à tous, et non réservé à une élite privilégiée ? », a-t-il suggéré.  Pour rappel, Richard Boni Ouorou, connu pour son engagement social, s’investit depuis des années dans le secteur culturel. Il organise régulièrement des événements dans plusieurs régions du Bénin, avec pour ambition de promouvoir l’art et la culture dans le pays.

Blevert AKAKPO

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