L’association « Jeunes Volontaires pour la santé »(JVS) a tenu des débats communautaires avec des jeunes hommes dans trois communes du Bénin sur le rôle de ces derniers dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

« La masculinité positive », c’est la thématique sur laquelle l’association JVS a entretenu les jeunes hommes activistes ou non de Porto-Novo dans l’Ouémé, de Sô-Ava dans l’Atlantique et de Agassa-godomey dans la commune d’Abomey Calavi. Ces débats s’inscrivent dans le cadre du projet de « Promotion de la masculinité positive et du féminisme pour la lutte contre les violences basées sur le genre et l’accès des filles et des femmes aux services DSSR/Prise en charge VBG de qualité » mené en consortium par JVS, Roajelf-Bénin et l’ONG FND avec le soutien technique et financier de Engender Health. L’objectif d’une telle initiative est d’associer les jeunes hommes à la lutte contre les violences basées sur le genre. Selon Marilyne Sourou, chargée de Communication JVS, « les hommes ont longtemps été peu ciblés dans les interventions en matière d’égalité homme-femme. Pourtant, il y a de plus en plus de recherches qui montrent que s’ils sont inclus dans les interventions, ils peuvent contribuer aussi à la transformation des rapports d’inégalité entre les femmes et les hommes et par ricochet contribuer à lutter contre les violences basées sur le genre ». Ainsi, à Porto-Novo, à Sô-Ava comme à Agassa-godomey, les participants ont eu droit à des jeux illustrant la discrimination des sexes dans la société béninoise. La participation à ces activités était l’occasion pour eux de se faire une image de ce que cela signifie d’être un jeune homme dans notre communauté, de déduire les points forts des rôles et comportements qui leur sont attribués dans la société, et de finir par décider eux-mêmes, ce qu’ils pensent qu’ils pourraient améliorer ou changer pour leur bien-être et celui des autres.

À toutes les étapes de sensibilisation, les participants reconnaissent le poids de certaines normes sociales qui contribuent aux violences faites aux femmes. Pour Rodrigue, jeune activiste et photographe, « les inconvénients de ces normes sont énormes et tuent à petit coup le jeune couple ». Unanimement, ces nouveaux ambassadeurs de JVS pour la lutte contre les violences faites aux femmes encouragent l’évolution des mentalités qui contraignent l’homme à se conformer à des rôles et attitudes qui ne lui conviennent pas forcément. L’organisation des activités de sensibilisation sur la masculinité positive à Porto-Novo, à Sô -Ava et à Agassa-godomey est un pari gagné pour l’association « Jeunes Volontaires pour la santé » (JVS). En témoignent les réactions positives des jeunes participants au terme des travaux d’échange. « La participation des hommes à une telle initiative permettra à ces derniers d’être des vecteurs de changement des normes dans la société » a affirmé Amplias Aladavisso, activiste et membre du Réseau des jeunes d’Abomey Calavi. Participant à la séance de l’étape de Porto-Novo, il promet restituer les acquis reçus lors de cette activité afin de changer les tendances. Pour Michel Archange Dansou, professeur de français, c’est une action à encourager et à répéter incessamment. « J’invite l’État béninois à soutenir les structures qui militent pour la cause de la femme » a-t-il confié.

« Je suis très contente de l’assimilation de la communication par les participants. À travers ces échanges, nous avons formé des réformateurs des normes qui mettent l’homme au-dessus de la femme dans la société Béninoise » a laissé entendre Rachidatou Akougbé, activiste féministe et communicatrice de l’activité de sensibilisation à l’étape d’Agassa-godomey dans la commune d’Abomey Calavi. Selon Affissou Taïrou, Enseignant des mathématiques dans les collèges, « les échanges ont permis de découvrir le rôle d’un bon époux dans le foyer. C’est une bonne initiative qui permettra de changer les choses dans nos localités » a-t-il confié avant de promettre d’être un bon exemple à suivre par les jeunes couples dans son entourage. Rappelons qu’au terme des travaux, à chaque stade, les participants prennent des engagements écrits promettant de travailler à changer à leur niveau les normes qui ne leur sont pas favorables afin d’être des modèles d’hommes pacifiques dans leurs communautés respectives.

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