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Les relations déjà tendues entre le Bénin et le Niger ont pris une nouvelle tournure depuis le mercredi 5 juin 2024. Cinq ressortissants nigériens ont été appréhendés au port béninois de Sèmè-Kpodji. Ces derniers se sont introduits sur le site sans décliner leur identité, a indiqué le procureur spécial auprès de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme du Bénin.
Cette arrestation survient dans un climat de tension exacerbé entre Niamey et Porto-Novo, marqué par le coup d’État militaire au Niger en juillet 2023 qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum. Depuis cet événement, les relations bilatérales se sont envenimées, principalement autour de l’ouverture de leur frontière commune et du transport du pétrole nigérien via le port de Sèmè-Kpodji, utilisant l’oléoduc géant inauguré en novembre et géré par la société chinoise Wapco. Porto-Novo a longtemps conditionné le chargement du pétrole nigérien dans ses eaux à l’ouverture de la frontière, une exigence que Niamey refuse toujours de satisfaire. La situation s’est envenimée avec l’incident de mercredi. Le procureur béninois Elonm Mario Metonou a précisé dans un communiqué que les individus arrêtés se sont présentés comme des employés de Wapco-Niger, arborant des badges de l’entreprise. Toutefois, il a été révélé que « au moins deux » d’entre eux sont des agents nigériens affiliés au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, régime militaire), portant de faux badges d’employés de Wapco-Niger. « Les investigations se poursuivent », a-t-il ajouté. Le 6 juin 2024, lors d’un point de presse, les ministres nigériens de la Justice et du Pétrole ont confirmé les interpellations. Parmi les détenus se trouvent Ibra Hadiza, la directrice générale adjointe de Wapco, et quatre ingénieurs en mission de supervision. Le ministre nigérien du Pétrole, Mahamane Moustapha Barké, a accusé le Bénin de violer les accords bilatéraux concernant le transport du pétrole brut du Niger via le port béninois. Selon lui, ces accords stipulent que les opérations de chargement des bateaux doivent se dérouler en présence de représentants des trois parties impliquées : béninoise, nigérienne et chinoise. À noter que la situation reste délicate alors que les deux nations doivent naviguer entre diplomatie et enjeux économiques cruciaux.

Diane ATEKPO

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