Venâncio Mondlane
À la suite des élections contestées d’octobre, qui l’ont contraint à l’exil, Venâncio Mondlane, leader de l’opposition mozambicaine, est rentré dans son pays dans un contexte marqué par une intensification des tensions politiques. Dans une déclaration audacieuse, il a défié ouvertement le gouvernement en se proclamant président élu du peuple.
Devant la presse, Venâncio Mondlane a affirmé être « le président élu par le peuple mozambicain, et non par le Conseil constitutionnel ». Réitérant son rejet des résultats des élections d’octobre, validés par la plus haute autorité électorale du pays, il a réaffirmé son engagement envers ses partisans et condamné les violences qui ont coûté la vie à certains d’entre eux lors des troubles post-électoraux. « Je resterai aux côtés de mes partisans et je pleurerai ceux que nous avons perdus. Je continuerai à me battre à leurs côtés sur le terrain », a-t-il déclaré.
Le retour de Venâncio Mondlane a entraîné une forte affluence de partisans se dirigeant vers un rassemblement à Maputo, la capitale. La police a réagi en tirant des coups de feu en l’air pour disperser la foule. Bien que les autorités aient invoqué des raisons d’ordre public, ce geste a ravivé la colère parmi les membres de l’opposition. Le leader de l’opposition a également exprimé sa volonté de dialoguer avec le gouvernement, tout en soulignant que ce dialogue se déroulerait « à ses conditions ». Mondlane a qualifié son retour de « moment charnière pour la démocratie mozambicaine », insistant sur l’importance de la responsabilité et de la justice pour résoudre les litiges électoraux. Depuis les élections du 9 octobre 2024, le Mozambique fait face à une instabilité politique, l’opposition dénonçant les irrégularités et violences ayant entaché le processus électoral. Bien que le gouvernement n’ait pas encore réagi aux déclarations de Venâncio Mondlane, certains observateurs avertissent que son retour pourrait accentuer le clivage politique si les efforts de réconciliation ne sont pas rapidement poursuivis.

Diane ATEKPO

dbmedias
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