Le Tchad se prépare pour une élection présidentielle historique, marquée par un événement sans précédent en Afrique. La candidature simultanée du président en exercice, Mahamat Idriss Déby, et de son Premier ministre, Succès Masra fait polémiquer. Cette cohabitation politique inhabituelle, loin de semer le trouble, suscite des débats passionnés à l’approche de la campagne électorale prévue dans un mois.
Dans un climat de confiance affichée, les deux camps assurent que la candidature des deux hommes au plus haut poste de l’État ne perturbe en rien leur collaboration au sein du gouvernement de transition. Un proche du président de transition souligne avec humour que chacun connaît son rôle, celui de « pilote » pour le président et de « co-pilote » pour le Premier ministre, écartant ainsi tout risque de blocage politique. Les Transformateurs, de leur côté, se montrent tout aussi confiants, soulignant que chaque figure politique détient ses propres compétences et les met en pratique avec rigueur. Pourtant, malgré cette apparente harmonie, des voix s’élèvent pour remettre en question la transparence du processus électoral. L’opposition pointe du doigt une possible « entente secrète » entre les deux hommes forts du gouvernement, suggérant un schéma de légitimation et de conservation du pouvoir. Les récentes décisions politiques, ainsi que le contrôle exercé par le parti MPS sur le processus électoral, alimentent les spéculations sur les accords dissimulés et les manœuvres politiques en coulisses. À l’aube d’une élection présidentielle historique, le Tchad fait face à des enjeux politiques majeurs. La cohabitation pacifique entre le président de transition et son Premier ministre souligne la stabilité apparente du gouvernement, mais les soupçons persistants d’accords secrets et de manipulation politique jettent une ombre sur le processus électoral.
Diane ATEKPO